Contre l’extrême droite,
Nous devons mener la bataille des idées
Les résultats des élections européennes sont la traduction de la grave crise que traverse notre pays. Le score, particulièrement faible, du camp présidentiel signe l’échec d’Emmanuel Macron et de son agenda néolibéral. L’extrême droite est au plus haut : le « rempart » promis en 2017 puis en 2022 est devenu un marchepied. L’annonce de la dissolution de l’Assemblée Nationale est un « un coup politicien » qui sacrifie l’avenir du pays à un pari électoral hautement inflammable.
L’indépendance des médias est plus que jamais menacée.
Comme le souligne le Syndicat National des Journalistes CGT (SNJ CGT) dans sa déclaration du 10 juin :
« Qu'il s'agisse de ses vitrines politiques ou des multiples groupuscules qui la constituent, l'extrême droite est également l'ennemie de la liberté de la presse. De nombreux journalistes qui enquêtent sur son fonctionnement ou décryptent ses discours, sont victimes d'agressions, physiques ou verbales. Il est d'ailleurs à craindre que ces résultats aux élections européennes donnent des ailes à certains, pour pousser la violence encore plus loin.
Là où elle a pris le pouvoir en Europe, comme en Italie ou en Hongrie, l'extrême droite s'efforce de mettre les journalistes au pas, en particulier dans l'audiovisuel public, en y nommant ses affidés et en s'adonnant à la censure.
En France, certains médias, notamment ceux aux mains de Bolloré mais pas seulement, portent en outre une grave responsabilité, du fait de la complaisance dont ils font preuve, voire de la promotion qu'ils assurent aux idées de haine et de division de l'extrême droite ou en entretenant un climat propice à ces dernières.
Le SNJ-CGT appelle plus que jamais les journalistes à faire leur travail d’enquête et d’analyse, en documentant et en mettant en perspective le véritable visage de l’extrême droite. »
Dans son dernier appel, le Comité Confédéral National de la CGT alerte :
« Si l’extrême-droite obtient la majorité absolue à l’Assemblée Nationale, non seulement elle pourra écrire la loi, mais elle bénéficiera également des pouvoirs du Premier Ministre, du Gouvernement et du Président de l’Assemblée Nationale.
Quelques exemples des pouvoirs qu’obtiendrait l’extrême-droite :
- Désignation de 3 membres de l’ARCOM (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) ; »
Radio Mon Païs, radio indépendante et créé par la CGT Haute-Garonne, est financée en grande partie par le Fonds de soutien à l'expression radiophonique locale (FSER). D’expérience, la gestion de collectivités par le RN, est synonyme de coupes budgétaires dans les subventions aux associations qui ne vont pas dans leur sens.
La dissolution de l’Assemblée nationale décidée dimanche soir par Emmanuel Macron enterre, au moins provisoirement, le projet de loi de fusion de l’audiovisuel public porté par la ministre de la Culture, Rachida Dati, dont la première lecture devait avoir lieu le 24 juin. Plus d’Assemblée, plus de débats parlementaires.
La suite ? Tout dépendra de la majorité qui émergera lors du second tour des élections législatives du 7 juillet prochain, s’il y en a une. Si elle est aux couleurs du Rassemblement national, c’est assez simple : ce sera la privatisation de l’audiovisuel public. Cette mesure figurait déjà dans le dernier programme présidentiel de Marine Le Pen (et d’Éric Zemmour), et le député RN Sébastien Chenu a confirmé ce scénario cette semaine. Si la majorité est la même qu’aujourd’hui, on peut imaginer que les travaux parlementaires reprendront, mais sans aucune idée des échéances. À moins que la gauche…
Combattre l’extrême droite passe par la bataille des idées.
Radio Mon Païs, par la richesse de ses programmes d’information ou culturel a un rôle à jouer dans cette bataille. Nous devons continuer à faire de l’info sociale et syndicale une priorité et appelons les directions des syndicats CGT à faire acte de volontarisme pour participer à leur radio.
Les adhérents de Radio Mon Païs, réunis en assemblée générale, appellent l’ensemble des forces sociales progressistes, syndicales, politiques, associatives, mutualistes, à se mobiliser, pour écarter le danger qui vient immédiatement. Ce sursaut devra construire des réponses durables aux urgences sociales, économiques et écologiques.
Nous appelons l’ensemble de nos adhérents à rejoindre les manifestations unitaires de ce jour et à soutenir le Front populaire initié lundi pour promouvoir le progrès social et défendre la République et ses valeurs.
Toulouse, le 15 juin 2024
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